Cinema Improbable

Bait 3D

Notation 5,5/10

Bait 3D est un film d'horreur australo-singapourien (?) réalisé par Kimble Rendall en 2012.

Avec un budget de 20 millions de dollars australiens, ce qui n'est pas mal pour un film sur les requins, il dure environ 90 minutes.

Synopsis : Le film démarre sur une scène d'intro franchement pas très utile, où l'on peut admirer une équipe de gardes-côtes (une bande de jeunes couillons) en train de chanter et de danser la vie, jusqu'à ce qu'un requin se décide à plomber l'ambiance en bouffant le frangin de la copine de notre futur héros...

Après une ellipse à durée inconnue, on revient au même endroit mais cette fois-ci dans un supermarché, où la trame principale du film va se dérouler ; des animaux hurlant à la mort et des centaines d'oiseaux fuyant la côte indiquent au spectateur qu'une connerie va arriver incessamment sous peu...

Alors qu'une journée classique se déroule dans notre grande surface (vol à l'étalage, retrouvailles embarrassantes, sexe dans le parking, braquage à la petite semaine), un tsunami sorti de nul part va ravager toute la côte et par la même occasion inonder le supermarché. Une fois le calme revenu, les quelques survivants se remettent de leurs émotions sans se douter que quelque chose d'autre est désormais coincé avec eux...
Après quelques éléments suggestifs, la chose se révèle soudainement en dévorant une personne devant tout le monde, et les survivants comprennent avec terreur qu'il s'agit d'un grand requin blanc de plus de 3 mètres (c'est toujours le grand requin blanc, les scénaristes doivent penser qu'un requin mako ou un requin bouledogue sonnent moins bien alors qu'ils sont tout aussi dangereux) qui semble équipé d'un radar dernière génération, lui permettant de réagir au quart de tour dés qu'une personne met un pied dans l'eau.

Pour compliquer d'avantage l'histoire, un câble électrique suspendu au ras de l'eau menace la santé de nos survivants (bon, ça pourrait aussi griller le requin, mais il resterait plus grand monde). Afin de couper l'alimentation ils envoient un gonze en armure (constituée de caddies et autres emballages métalliques) en espérant que le requin n'ait pas d’ouvre-boîte... En même temps d'autres survivants se retrouvent coincés dans le parking et sont menacés par un deuxième requin (très similaire au premier)...

Spoiler Alert !

Le temps passe, nos vaillants personnages commencent à désespérer et les vraies personnalités de chacun se révèlent ; on ressort les vieux dossiers, on tente des trucs pour sortir, mais à chaque fois les requins anticipent et bouffent les personnages un par un avec une détermination assez flippante. C'est là que le jeune héros du film (qui ressemble étrangement à Jason Brody pour ceux qui connaissent Far Cry 3) pète un câble, sauve les rescapés du sous-sol, élimine le deuxième requin du parking à grands coups de fusil à pompe sous l'eau, puis défonce le premier avec un taser ! Il résous l'intrigue du film presque à lui tout seul ! L'un des braqueurs du début trouve un moyen subtil de dégager la sortie en faisant tout péter, et nos glorieux rescapés (qui sont un peu trop nombreux à mon goût) sortent enfin du supermarché pour constater les dégâts du tsunami. Je ne ferais aucun commentaire sur la dernière scène archi-prévisible...

 

Réalisation : Bait 3D est le premier film que Kimble Rendall réalise, mais ce dernier a déjà un bon bagage cinématographique, notamment en participant aux films Matrix Reloaded et Matrix Revolutions ou encore I, Robot.

Le film contient des plans de caméra, rapprochés comme lointains, assez inhabituels ; sinon l'on retrouve les grands classiques entre les images qui vous sautent à la gorge et la caméra qui prend le point de vue du requin...

Dés le début du film on voit tout de suite que ce dernier a été conçu pour la 3D ; la plupart des scènes d'actions contiennent des images qui donnent l'impression de surgir de l'écran avec une apologie de l'hémoglobine (le spectateur a limite peur d'être trempé de sang avant la fin du film).

Les effets spéciaux sont relativement corrects par rapport au budget, bien que certaines scènes d'attaques soient à la limite du crédible.

 

Bande-son : Les musiques sont correctes dans l'ensemble ; on peut écouter une grande variété de morceaux avec des moments angoissants, parfois trop dramatiques, ou des musiques d'espoir pour entretenir... bah l'espoir justement. Quelques morceaux émotionnels aussi pendant les quelques séquences sans action...

 

Jeu des acteurs/Personnages : La plupart des acteurs présents ont joué majoritairement dans des séries ; on pourra peut-être retenir Julian McMahon (Les 4 Fantastiques et sa suite). Le film contient une tripotée de personnages hétéroclites qui vont devoir s'entraider pour faire face au Carcharodon Carcharias.

Plutôt intelligents, nos joyeux compères ne font pas trop de conneries et prennent en général les bonnes décisions, même si les requins semblent deviner tous leurs coups à l'avance. Ils ont également des corones, parce qu'à titre personnel je n'irais pas me trimbaler dans l'eau face à un grand blanc de 3 mètres avec comme seule protection un chariot de courses !

Le jeu d'acteur est correct sans être excessif, mais le film manque cruellement de punchlines...

 

Conclusion : Un film correct sur les requins (chose plutôt rare ces temps-ci) avec un scénario original ; des requins qui attaquent des gonzes dans un supermarché inondé on voit pas ça tous les jours, par contre des requins mutants qui se baladent dans le sable ou qui font 200 mètres de long y'en a toute une tripotée (je ne vise personne) ! Les personnages font preuve d'initiative et de bonnes idées, contrecarrées par les squales qui sont plus intelligents qu'ils n'y paraissent...

Un film de type survival avec une dose acceptable de suspense, dommage que cela reste globalement stéréotypé et que la fin soit si prévisible...